« Si j’aime dominer… mais aussi recevoir, est-ce que je suis vraiment un Dom ? »
« Si je suis Soumis·se… mais que j’adore donner une fessée, est-ce que ça change tout ? »
Si vous vous êtes déjà posé ce genre de questions, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul·e. Beaucoup de personnes plongent dans le BDSM en pensant que chaque acte définit un rôle… et finissent par se sentir confuses, coupables ou “pas assez”.
La vérité est très simple : on confond deux systèmes complètement différents. D’un côté, une dynamique de pouvoir (Dom/Sub). De l’autre, un rôle technique dans l’action (Top/Bottom).
C’est cette confusion qui pousse à croire qu’un Dom ne peut jamais recevoir, qu’un Sub ne peut jamais donner, ou qu’un acte change automatiquement votre identité. C’est faux… et cela limite énormément votre liberté d’exploration.
Dans cet article, nous allons vous aider à :
Et surtout : vous allez découvrir pourquoi ce que vous faites ne définit pas qui vous êtes.
Quelle est la différence entre Dom/Sub et Top/Bottom ?
Dom/Sub décrit une dynamique de pouvoir dans la relation : qui dirige, qui s’abandonne et comment le cadre est structuré.
Top/Bottom décrit uniquement le rôle technique dans l’action : la personne qui fait (top) et celle qui reçoit (bottom).
Un Dom peut être bottom, un Sub peut être top : ce sont deux systèmes indépendants.

Dans l’univers BDSM, beaucoup pensent encore que “Dom” ou “Sub” se définit par ce que l’on fait physiquement : qui donne, qui reçoit, qui pénètre, qui est attaché, qui est en dessous ou au-dessus. En réalité, ces éléments n’ont aucune valeur hiérarchique en eux-mêmes.
Dom/Sub n’est pas une position ni un acte. C’est une dynamique psychologique, émotionnelle et relationnelle. Il s’agit d’une manière de se positionner dans la relation, d’un accord de pouvoir consenti, d’une intention qui structure la scène et la connexion entre les partenaires.

Être Dominant ne signifie pas “faire” physiquement quelque chose. Être Soumis ne signifie pas “recevoir” physiquement quelque chose. Ces rôles reposent sur des éléments immatériels :
Le pouvoir dans une dynamique D/s n’est pas déterminé par une position, mais par l’intention et le cadre relationnel.
Beaucoup assimilent encore :
C’est une confusion fréquente. Voici ce qu’il faut comprendre :
Un Dominant peut recevoir :

Et rester pleinement Dominant si :
La position n’a aucun impact sur le rôle.
Un Sub peut parfaitement :

Sans devenir Dominant pour autant, car il agit :
Dans ce cas, le geste est technique, la dynamique reste identitaire.
Contrairement à Dom/Sub, qui concerne la dynamique de pouvoir, les termes Top et Bottom décrivent uniquement le rôle technique que vous occupez pendant une activité BDSM.
En d’autres termes :

Ces rôles ne définissent pas votre identité. Ils ne disent rien de votre personnalité dominante ou soumise, ni de la place que vous occupez dans la relation.
Top/Bottom s’applique à toutes les pratiques BDSM, qu’il y ait ou non une dynamique de pouvoir. Par exemple :
Aucune de ces actions ne détermine qui est Dominant ou Soumis. Il s’agit simplement d’un rôle pratique dans une scène donnée.
Si vous souhaitez approfondir ces notions et organiser vos scènes avec clarté, nos ressources peuvent vous guider
Il est très fréquent qu’une personne garde la même identité relationnelle (Dom, Sub, Switch), mais change de rôle technique selon la pratique. Par exemple :
Top et Bottom sont donc des rôles fluides, adaptables et non hiérarchisés.
Beaucoup craignent qu’un bottom qui s’exprime ou guide un minimum “prenne le contrôle”. C’est faux. Dire :
ne signifie pas dominer. Cela fait partie de la communication essentielle pour que la scène soit sûre et agréable. Cela n’annule en rien la dynamique de pouvoir ni le rôle du top.
Communiquer = sécurité. Communiquer ≠ domination.
Même lorsque l’on comprend la différence entre Dom/Sub et Top/Bottom, certaines pratiques brouillent les pistes. C’est normal : la culture populaire associe encore certains actes à la domination ou à la soumission, alors qu’ils n’ont en réalité aucune valeur hiérarchique intrinsèque.

Voici les situations qui créent le plus de doutes, et comment les comprendre correctement.
Le pegging fait partie des actes qui génèrent le plus de confusion. Beaucoup associent le fait d’être pénétré à une posture soumise, mais cela n’a rien de systématique.
Dans le BDSM, être pénétré ne dit rien de votre rôle. Ce qui compte, c’est :
Un Dominant peut parfaitement recevoir du pegging et rester Dominant. Un Soumis peut en donner sans devenir dominant. L’acte ne définit jamais la dynamique.

Le cunnilingus, la fellation ou le sexe oral en général sont souvent associés à des rôles “soumis”. C’est une vision simpliste qui ne correspond pas à la réalité du BDSM.
Voici la vérité :
Aucun acte sexuel n’est “dominant” ou “soumis” par nature. Tout dépend du cadre.

Le bondage est également une source de confusion. Pourtant, être attaché ne signifie pas automatiquement être soumis. On peut être :
Là encore, ce n’est pas l’acte qui définit le rôle, mais le pouvoir relationnel qui entoure la scène.
Pour éviter les confusions, voici un repère simple :
| Critère | Dom/Sub | Top/Bottom |
| Pouvoir / Autorité | Oui ✔️ | Non ✖️ |
| Responsabilités | Oui ✔️ | Non ✖️ |
| Qui fait / reçoit | Indifférent | Oui ✔️ |
| Position physique | Sans importance | Oui, selon l’acte |
| Identité stable | Oui ✔️ | Non ✖️ |
| Varie selon l’activité | Rarement | Très souvent |
Comprendre la différence entre Dom/Sub et Top/Bottom est essentiel, mais cela ne suffit pas toujours. Beaucoup de personnes savent ce qu’elles ressentent intérieurement, mais hésitent à l’exprimer ou craignent de “faire quelque chose qui ne correspond pas à leur rôle”.
Voici comment clarifier votre identité, vos préférences et vos rôles techniques, tout en restant fidèle à vous-même.
Votre identité se construit à partir de vos ressentis profonds. Posez-vous les bonnes questions :
Votre rôle identitaire ne dépend pas de ce que vous faites physiquement, mais de ce que vous êtes intérieurement.
Dans chaque activité BDSM, demandez-vous :
Il est tout à fait normal d'avoir une identité stable (Dom/Sub/Switch) et des rôles techniques variables selon les pratiques.
La clarté est essentielle pour éviter les malentendus. Voici quelques formulations simples et efficaces :
Exprimer vos besoins ne remet jamais en question votre identité. Au contraire, cela renforce la confiance et la qualité de la relation.
Lorsque l’on veut clarifier ses rôles, ses envies et ses limites, il est utile d’avoir des supports concrets pour :
Pour vous accompagner, nous avons créé un ensemble de ressources dédiées :
Les Ressources BDSM : des guides, contrats, worksheets et modèles prêts à l’emploi pour vous aider à :
Avec de bons outils, vos dynamiques deviennent plus fluides, plus sûres et plus harmonieuses.
Oui. Un Dom peut tout à fait être bottom dans une scène tout en restant Dominant dans la dynamique de pouvoir. Être bottom signifie simplement recevoir l’action (impact, pénétration, bondage, etc.). Tant que le Dom garde le cadre, l’intention et le leadership relationnel, son rôle identitaire ne change pas.
Oui. Un Sub peut être top dans une pratique sans devenir Dominant pour autant. Dans ce cas, il exécute une action (fessée, sensations, attache, stimulation) souvent comme un service ou sur demande de son partenaire. Il reste Soumis dans la dynamique D/s, même s’il est techniquement top dans l’instant.
Non. Le pegging n’est pas “soumis” ou “dominant” par nature. C’est un acte technique qui consiste à pénétrer avec un gode-ceinture. Selon le cadre, il peut être vécu de manière dominante, soumise, équilibrée, ludique ou simplement sensuelle. La clé, c’est la dynamique de pouvoir et l’intention des partenaires, pas l’acte en lui-même.
Non. Un Top est la personne qui fait l’action (donner les coups, attacher, stimuler). Un Dom est la personne qui détient le pouvoir dans la relation ou dans la scène. On peut être Dom sans être top dans une scène donnée, et top sans être Dom dans la dynamique globale.
Pas forcément. Un Bottom est la personne qui reçoit l’action. Un Sub est la personne qui se place dans une position de soumission dans la dynamique de pouvoir. Un Sub peut être bottom, mais il peut aussi être top. De même, un bottom n’est pas automatiquement Sub : tout dépend du cadre et de l’intention.
Pas automatiquement. Changer de rôle technique (top/bottom) dans certaines pratiques ne signifie pas forcément que vous changez d’identité relationnelle. Vous pouvez rester clairement Dom ou Sub tout en explorant des rôles techniques différents. Être switch concerne surtout votre capacité et votre désir d’alterner entre domination et soumission, pas seulement entre top et bottom.
Non, un acte isolé ne suffit pas à changer votre rôle identitaire. Ce qui définit votre rôle de Dom ou de Sub, c’est la dynamique globale, la manière dont vous vous envisagez, ce que vous négociez avec votre partenaire et la façon dont vous vivez le pouvoir dans la relation. Un acte peut être cohérent ou non avec cette dynamique, mais il ne redéfinit pas tout à lui seul.
Demandez-vous :
Si vous êtes surtout centré sur le pouvoir et la dynamique, vous êtes probablement Dom, Sub ou Switch. Si vous pensez surtout en termes de “faire” ou “recevoir”, vous êtes peut-être davantage focalisé sur les rôles techniques de top et bottom.
Absolument pas. Poser des limites claires et exprimer des besoins fait partie d’une pratique BDSM saine. Dire “stop”, “plus doucement” ou “je ne veux pas ça” ne vous rend pas moins Sub. Au contraire, cela montre que vous êtes capable de prendre soin de vous dans le cadre de la dynamique.
Oui, c’est très courant. Les termes sont souvent mélangés, mal expliqués ou utilisés de manière contradictoire. L’important est de comprendre que :
À partir de là, vous pouvez explorer, ajuster et trouver ce qui vous correspond vraiment, sans culpabilité.
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